Des BD pour parler de la Guerre

 

éd. Dupuis (14.50 e) éd. Casterman (13.50 e) éd. Futuropolis (19 e)

               

Encore des livres sur la Seconde Guerre Mondiale me direz-vous... ce n'est pas faux vu le nombre de parutions en ce moment correspondant au 70 ème anniversaire du débarquement...

Voici trois BD : le T.5 d'Airborne 44 (pour ceux qui suivent la série et qui l'attendent depuis 2012), le T.2 de Dent d'ours, et le Tirailleur.

Dent d'ours raconte l'histoire d'un américain d'origine polonaise qui va devoir s'infiltrer en Allemagne pour assassiner une pilote nazie. De l'aventure, du suspense, une pointe de nostalgie, mais pas seulement : la manière dont le héros s'est vu confier sa mission est édifiante... c'est bien ficelé, on attend le tome 3.

C'est aussi d'une femme pilote dont il est question dans le T.5 d'Airborne 44, de sa vie d'avant-guerre aux Etats-Unis : beaucoup d'américains pauvres s'engageaient pour gagner leur vie. C'est une vision moins romanesque que celle du "patriote" et une critique du rêve américain...                                    

Pour finir, le Tirailleur est un récit touchant d'un tirailleur marocain enrôlé de force en 1939, qui s'est battu pour la France et qui se raconte : son enfance, sa famille, la guerre, le froid, la peur, la longue marche... le Maroc, la France... 

Trois BD, trois manières d'aborder cette - la - guerre et d'en parler.

Marion

 

Angelfall - Penryn et la fin du monde, Susan EE, Fleuve Editions

Grand format à 17,90 €

Affaire à suivre

Un récit addictif dans la droite ligne de Hunger Games ou de Saba, ange de la mort. Tous les ingrédients y sont pour que cela fonctionne à merveille : des héros qui se chamaillent sans cesse, une noble cause, de l'action, une romance... Et pourtant ce roman nous réserve son lot de surprises !

Bénédicte

La fois où j'ai écouté ma mère, Thierry GUILABERT, Ecole des Loisirs

Format poche à 9,50 €

Pourquoi j'ai aimé ce livre ?

1 - Mila grandit et découvre la joie de se sentir utile et responsable

2 - L'auteur aborde un sujet grave (les femmes battues) de façon délicate

3 - La nature, sauvage et belle, est omniprésente

Bénédicte

Au hasard des rues, Virginia WOOLF

éd. Interférences, 10 euros

 

L'auteure déambule dans les rues de Londres, laisse flotter son imagination, les sens en alerte, plus vivante que jamais. Sous sa plume les gens ont mille destins possibles et habilement, elle transforme en véritable aventure ce qui n'était, au début, qu'une simple course pour aller acheter un crayon.

Petit bijou littéraire.

Marion

Le tonneau de Diogène, Olivier DHILLY

éd. de l'Opportun, 12.90 euros

 Les philosophes dans tous leurs états! 

Un peu comme J-P Vernant mettait les mythes grecs à la portée de tous dans son Univers, les Dieux, les hommes, Olivier Dhilly offre en quelques paragraphes un panorama des grands courants et concepts philosophiques, mêlant souvent avec humour la grande Histoire et la petite. On se replonge dans l'allégorie de la Caverne, le contrat de Rousseau... mais qui connaissait Spinoza polisseur de lentilles?

Divertissant mais sérieux.

Marion 

 

La vallée T.1, TRYSTRAM & FORNERI

éd. Dupuis, 12 euros

 

Le héros recherche la normalité. Au point de s'en rendre malade. On se demande au début de la BD si nous nous trouvons dans son délire ou s'il est vraiment le seul à être en bonne santé mentale. Plus on s'enfonce dans la BD, et plus on s'attend à voir débarquer d'on ne sait où Bip-bip et le coyote... Les couleurs un peu passées donnent l'impression que les planches ont été oubliées au soleil...

Une chose est sûre, Trystram & Forneri ne manquent pas d'imagination, tant dans la forme que dans le fond.

Ovni à suivre.     

Marion

Autrefois le rivage, Paul YOON

éd. Albin Michel, 20 euros

 

Nouvelles inspirées du folklore coréen, de ses mythes et légendes, de son Histoire et de faits divers.

Tout se passe sur une île au sud du continent, il y a le soleil, la mer, des gens qui se croisent, des rencontres, des départs, des deuils et des séparations. Les personnages ici sont habités, certains sont malhabiles, d'autres d'une force incroyable. On aime entrevoir ces vies, ces destins, et faire un bout de chemin avec eux. L'auteur a un profond respect pour ses personnages, son écriture est sobre, délicate, tout en retenue: nouvelles mélancoliques mais lumineuses.  

Coup de coeur.

Marion

Une belle saloperie, Robert LITTELL

7,30 - Points

Roman noir pur jus, à l'ancienne, dans les pas de Crumley, Thompson et consorts. Tous les ingrédients sont là : personnages classiques, clichés, répliques savoureuses, motels, grands espaces et bâtiments délabrés... C'est un plaisir de suivre ce détective bourru au grand cœur et son inévitable et jolie cliente, un peu perdus dans notre époque il faut bien le dire. Une belle histoire bien racontée à ce prix là : on se fait plaisir !

Romain

Falaises, de BALAHY & DAUVILLIER

éd. Olivius, 20 euros

 

Les falaises font partie de ces souvenirs douloureux, ceux qui empêchent d'avancer, qui occultent les autres, les "beaux". Olivier a perdu sa mère, et depuis, la vie avec son père est chaotique. Plus tard lorsqu'il devient père à son tour, il se souvient.

Les dessins - souvent sans paroles et sans chichis - des souvenirs qui s'égrènent sont ponctués par des extraits du roman d'Olivier Adam dont cette BD est une adaptation.

Touchant.

Marion

Regarde les lumières mon amour, Annie ERNAUX

éd. Seuil, 5.90 euros

 

Pour le petit dernier de la collection « Raconter la vie », Annie Ernaux a joué le jeu et s'est immergée tête la première dans une grande surface durant une année. Pari réussi : là où on aurait pu trouver une succession de faits simplement relatés, on lit en fin de compte un journal, un vrai roman - ou plutôt un « roman vrai ».

Elle y décrit les gens qui s'y croisent, ce qu'elle remarque, les changements qu'elle perçoit, ses impressions, ses sensations, réfléchit sur l'actualité (les usines, fabriquant des vêtements vendus ici, qui s'effondrent là-bas à l'autre bout du monde), questionne l'acte consumériste des gens. Mais ne vous attendez pas à un pamphlet, elle a de la tendresse pour ceux qu'elle regarde, comme pour cette mère s'émerveillant devant les lumières du magasin avec sa petite fille: « regarde les lumières mon amour ».

Et à la manière d'un Robert Walser en promenade, on la suit volontiers déambuler dans les rayons...

Marion