09 novembre 2016
Alberto Torres-Blandina, Le Japon n’existe pas
Métailié, 9€
Les voyages ne mènent pas forcément à des lieux communs.
Dans un aéroport, un homme balaye le hall et l’ennui des voyageurs qui attendent leur vol en leur racontant des histoires sur mesure qu’il semble inventer, lui, le sédentaire, en fonction de leur destination, d’un geste, d’un détail. Et pourtant chaque histoire embarque le lecteur. Vous hésiterez désormais à vous éventer devant une porte d’embarquement…
Il commence par des banalités, pour rompre la glace, puis bâtit une histoire singulière et toujours surprenante.
« Les aéroports sont un peu de nulle part […] Ils n’aident pas beaucoup à savoir qui on est et où on va ».
Grâce à lui, le voyage commence dès l’attente, s'enrichit grâce à l'imagination, surtout aujourd'hui où "Rome se fait en un jour". En partant des voyageurs, il leur rappelle qui ils sont et ce qu’ils emportent avec eux. Il leur propose d’abord un voyage mental, immobile.
Alors imaginez comment arriverait un voyageur au Japon si on l'avait convaincu que ce pays n’existait pas. Ou cette femme qui sortirait de l’avion en ayant tout oublié.
Un hymne à l’imagination parce que « la réalité n’est qu’une possibilité parmi toutes les autres et pas toujours la meilleure ».
Un hymne à la littérature aussi, au mentir vrai.
Hugues
18:50 Publié dans Coups de coeur de Hugues, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0)
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