10 mai 2014
La bonne étoile, Esther FREUD
7,6 € - Le livre de poche
Tout le monde connaît les nombreuses désillusions qui attendent les jeunes africains partis en Europe tenter leur chance sur les terrains de football. Dans le même registre Esther Freud nous conte avec tendresse et vitalité les déboires d'un groupe de jeunes « théâtreux » londoniens. Nell est peu sûre d'elle, mais elle sait qu'elle est comédienne, Charlie est égoïste et jolie, Dan fait tourner les têtes... Ce sont eux que l'on suit principalement. Ils entreprennent tout d’abord une formation cruelle et compliquée qui nous donne l'impression que les enseignants cherchent à les dégoutter de leur futur métier. Puis ils se trouvent livrés à eux-mêmes dans le monde du spectacle : c'est impitoyable. Ils sont promenés d’auditions en auditions et ce n’est pas toujours bien concluant : les descriptions de ces scènes sont d'ailleurs stressantes et très bien vues. Parfois ils décrochent un rôle acceptable, parfois c'est sans intérêt ou ridicule ou même dangereux, les autres fois il faut accepter des jobs dans la restauration rapide pour joindre les deux bouts. Dans ce labyrinthe, comment frapper à la bonne porte ? Le succès peut arriver, incidemment, alors les anciens élèves sont remarqués, une bonne critique tombe, une seconde... puis s'ensuivent des mois de disette et de questionnements. Est-ce que mon agent croit en moi, est-il au fait des choses, va-t-il simplement me rappeler, faut-il en changer ? Et ce metteur en scène, dois-je travailler avec lui, quelles retombées cela risque-t-il d'avoir ? Si Esther Freud est très renseignée sur le sujet, elle-même ayant suivi ce parcours du combattant, elle sait s'en amuser aussi, prendre de la distance, nous raconter les anecdotes et les à-côtés ce qui en fait un récit très vivant, spontané et agréable à lire. Au final un roman d'apprentissage et des portraits bien brossés, presque caricaturaux tant ils sont dans l'excès : un livre qui n’aura pas le temps de disparaître sous la pile de votre table de nuit !
Romain
10:36 Publié dans Coups de coeur de Romain, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0)
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